Autour de tous les produits de notre patrimoine sommeillent d’étranges légendes. L’une d’entre-elle autour du Morbier : un coup de vent aurait dispersé des cendres sur des fromages en train d’être égoutés.

On va pas s’mentir : c’est faux, on est pas dans la série Manifest ici.

L’origine du trait noir dans le morbier

Le trait noir du Morbier est fait à base de charbon végétal, saupoudré sur un pain de caillé avant le moulage et le pressage. C’est donc pas de la moisissure, ni de la truffe mais du charbon que nous mangeons en très très petite quantité lorsque nous consommons ce fabuleux fromage.

Ce trait noir était historiquement fait avec des cendres afin de faciliter la conservation du fromage. Elle servait à enduire le premier pain de caillé du fromage. Le lendemain, lors de la seconde traite, on venait ajouter le deuxième pain de caillé, ce qui formait un sandwich de cendre.

C’est donc dans une question de conservation du fromage que ce trait noir a été inventé. Aujourd’hui, il sert davantage à reconnaître le fromage avec une signature visuelle à la découpe bien à lui.

Pour les p’tits curieux, sachez que le nom du Morbier vient du nom de son village d’origine, où Morbys & Bys désignaient un p’tit ruisseau qui passait dans le patelin. A l’instar de l’eau se forgeant un chemin dans la roche et sculptant les paysages, le trait de charbon végétal dans le Morbier, vient sculpter un paysage dans la crème ivoire du fromage.